Pour Christophe Naudin, agriculteur à Maisse : pas de bémol pour son sol !

Afin de présenter les différentes agricultures pratiquées sur le territoire du Parc, nous vous avons présenté l’agroforesterie dans une actualité et dans L’Abeille du Parc n° 60. Aujourd'hui c'est Christophe Naudin, agriculteur à Maisse, qui présente une pratique alternative, que l’on appelle « agriculture de conservation des sols ».

Christophe Naudin

Christophe Naudin, qu’est-ce que « l’agriculture de conservation des sols » ? ?

Elle repose sur trois piliers :
– l’abandon total du travail mécanique, du labour en particulier, qui détruit la faune naturelle fertilisante pour le sol ;
– la rotation des cultures qui reconstitue la richesse du sol ;
– la couverture permanente des champs par du végétal, qui fabrique un compost naturel.
C’est la définition qu’en donne l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture. Cette technique de culture a été définie en Amérique du Sud dans les années 70 et est particulièrement adaptée aux pays pauvres, puisqu’elle évite d’acheter des machines et tout un tas de produits chimiques, pour les mêmes résultats !
En France, les 2 % d’exploitants qui pratiquent cette agriculture de conservation des sols sont réunis dans l’Association pour la Promotion d’une Agriculture Durable (APAD). Nous sommes 5 adhérents à l’association dans l’Essonne.

Que pensez-vous de ce mode de production ? 

Il est bon pour l’environnement, pour l’alimentation et pour l’agriculteur ! Je cultive, sur une centaine d’hectares, des céréales, de la betterave, des protéagineux et du lin. Après chaque moisson, sans labour, je sème un couvert de plusieurs espèces mélangées de graminées, de légumineuses… jusqu’aux nouveaux semis d’automne.
Cette technique évite à court terme l’érosion des sols, le ruissellement lors des fortes pluies, elle me protège de la sécheresse et conserve en permanence une biodiversité qui enrichit le sol. Les fleurs, à l’automne, nourrissent les abeilles. Et à long terme, cette façon de faire améliore la richesse des sols et donc sa fertilité.
On parle d’un sol vivant, non plus d’un simple support.
En revanche, je ne peux pas être en bio car j’utilise un peu d’herbicide pour gérer la concurrence des plantes entre elles.

Comment vous en sortez-vous économiquement ?

Mieux qu’avant. Je fais la même production qu’en agriculture conventionnelle et j’ai moins de dépenses de matériel mécanique et de produits divers.
Je consomme trois fois moins de carburant dans l’année, j’émets moins de gaz à effet de serre, j’achète moins de pesticides et à terme moins de fertilisants.