Le marais présente un intérêt biologique exceptionnel, tant du point de vue de la flore que de la faune. La fonctionnalité, les patrimoines écologiques et le paysage atypique de la réserve constituent un enjeu majeur à l’échelle régionale, abritant une richesse spécifique remarquable.
La Réserve naturelle régionale du marais de Larchant est un espace fragile et protégé. Elle se visite à certaines saisons, en parcourant un sentier de découverte en deux parties permettant la découverte d’habitats variés (l’aulnaie marécageuse, la pelouse sableuse sèche, la roselière, la saulaie inondée) et de plantes remarquables (l’Hélianthème à goutte, la Fougère des marais, le Marisque), ainsi que l’observation et l’écoute de la faune caractéristique.
Un guide-animateur assure les animations sur le parcours botanique et accompagne l’observation des oiseaux.
En dépit des aménagements qui se sont succédés depuis le Moyen-Âge, le marais de Larchant, classé fin 2007 Réserve naturelle régionale, abrite un large éventail floristique et faunistique adapté à un paysage presque originel. Il est, par sa biodiversité, l’un des plus remarquables marais d’Ile-de-France. À l’occasion de la Journée mondiale des zones humides, début février, ses protecteurs et gestionnaires vous accueilleront sur le site (voir p. 6 et 7).
Un marais aux eaux secrètes
Le Parc naturel régional du Gâtinais français abrite un lieu où l’eau et la terre entretiennent de mystérieuses complicités dans le socle géologique formant la cuvette du marais de Larchant. L’une des originalités de cette zone humide réside dans son alimentation par une nappe phréatique. Sans que les hydro-géologues aient encore trouvé une explication scientifique, le marais alterne des périodes « d’étiage » et de hautes eaux selon un cycle aléatoire d’environ 15 ans. La nature s’adapte à ces conditions écologiques très particulières. L’une des plus rares réside dans l’inattendu système racinaire échelonné des saules et des aulnes de ce marais, qui se développent au gré des niveaux d’eau.
Traditions millénaires
Dès le XIe siècle, le Chapitre de Notre-Dame de Paris avait adapté la gestion de ces terres en pratiquant l’alternance élevage/pisciculture selon le niveau d’eau. Comme la plupart des zones humides, cet espace a été l’objet de nombreuses tentatives d’assèchements jusqu’au XXe siècle, et les derniers forages, réalisés en 1932, ont bien failli atteindre leur but. De 600 ha au XVIe siècle, sa superficie s’est réduite à 300 ha.
Une volonté naturaliste de protection
Depuis 1938, les nouveaux propriétaires, imprégnés par l’originalité du site, ont tenu à l’ouvrir aux scientifiques (ornithologues, botanistes…). Les conclusions des études ont mené dans les années 1980 à l’élaboration de travaux de creusement de canaux pour le maintien du marais en eau libre : on a pu éviter l’eutrophisation (augmentation de la masse des débris organiques et nutritifs dans une eau stagnante, qui entraîne une baisse de la quantité d’oxygène dissous). En 1988, la fragilité de ce lieu et les diagnostics scientifiques ont amené les propriétaires à demander le classement du marais en Réserve naturelle volontaire puis d’élaborer un plan de gestion.
Réserve naturelle régionale
Depuis son classement en Réserve naturelle régionale en 2007, le marais est soumis à un plan de gestion sur 5 ans. Les actions sont subventionnées par le Conseil régional d’Ile-de-France, ce qui permet de réaliser différentes études faunistiques, floristiques et hydrologiques. Les 2/3 du site sont en réserve intégrale, c’est-à-dire en zone de tranquillité absolue. Le secteur ouvert au public présente la plupart des formations remarquables : l’aulnaie marécageuse, la roselière et la saulaie inondée et plus étonnant : la pelouse sableuse sèche, vestige d’une ancienne dune…
On y observe une flore exceptionnelle et rare en Ile-de-France, comme la fougère des marais, la véronique faux mouron d’eau, le jonc des chaisiers glauque… et plus de 130 espèces d’oiseaux, dont le busard des roseaux, le butor étoilé, le blongios nain, la grande aigrette et de nombreux passereaux. Grenouilles, crapauds et tritons sont exceptionnellement représentés dans le marais de Larchant, on les trouve dans des quantités hors du commun pour l’Ile-de-France. Ces amphibiens font d’ailleurs l’objet, le long de la route communale qui jouxte le marais, d’un dispositif de sauvetage annuel suivi par le Parc et pour lequel vous pouvez venir prêter mains fortes entre janvier et avril pour le comptage des animaux (plus de 90.000 amphibiens « sauvés » depuis 2003, n’hésitez-pas à contacter le Parc). L’occasion d’admirer toutes les facettes d’une nature exceptionnelle ! En fonction des saisons, les visites sont guidées et sur rendez vous.