Domaine départemental de Chamarande

Construit en 1654 par l’architecte Nicolas de l’Espine, le château de Chamarande est le parfait exemple d’une architecture de style Louis XIII, privilégiant la couleur des matériaux à l’ornementation sculptée. Bien que de taille modeste, il représentait pour Pierre Mérault, propriétaire fraîchement anobli, le signe évident de son ascension sociale.

En 1682, le domaine est acheté par la famille d’Ornaison Talaru qui le conserve jusqu’en 1850. Ses membres jouent un rôle important dans l’organisation de la Cour à Versailles, tel Clair Golbert d’Ornaison, premier valet de chambre de Louis XIV. Dès 1739, son petit-fils, Louis de Talaru, entreprend de modifier le parc à la française en faisant appel à l’architecte Contant d’Ivry, connu pour la réalisation du grand escalier du Conseil d’Etat et les bases de l’église de la Madeleine à Paris, mais aussi pour la cathédrale d’Arras. Contant d’Ivry agrémente le jardin de petits bâtiments d’architecture (toujours existants), comme un buffet d’eau, une orangerie ou un très original jeu de l’oie, une glacière donnant à celui-ci le style des jardins de transition entre l’aménagement dit « à la française » et les jardins anglais en vogue en France, à partir de la seconde moitié du 18^e siècle. L’ajout d’une pièce d’eau, dans les années 1780, entourant une île bordée de cyprès chauves de Louisiane, pourrait être l’œuvre du peintre paysagiste Hubert Robert.

Passées la Révolution et les vicissitudes de la première moitié du 19^e siècle, le domaine connaît un renouveau sous le Second Empire. Il est en effet la propriété du Duc de Persigny, ministre de l’intérieur de Napoléon III. Très lié à celui-ci, Persigny organise à Chamarande en 1862 l’anniversaire de l’Impératrice Eugénie pour laquelle il aménage une galerie au rez-de-chaussée du château. Si le château n’a pas subi d’autre modification majeure, le parc, durant la seconde moitié du 19^e, revêt l’apparence d’un parc romantique avec des bouquets d’arbres à la mode de l’époque, séquoias, pins, platanes dont certains sont toujours présents, tels un hêtre pourpre planté dans la cour du château.

En 1978, le Conseil général de l’Essonne se porte acquéreur du domaine et installe, à la fin des années 1990, les Archives départementales dans les communs du château. Le site est classé depuis 1981 aux titres des Monuments Historiques et des sites.

En 2001, le Conseil général de l’Essonne décide de dédier l’ensemble du site à la culture et à la création contemporaine, en particulier aux arts visuels, permettant ainsi à tous les Essonniens d’accéder à ce qui constitue aujourd’hui leur patrimoine.

Le domaine départemental de Chamarande est désormais un centre d’art contemporain dans un parc paysager où se croisent, l’été, de nombreuses autres formes d’expressions artistiques, notamment la danse chaque mois de juillet. Le jardin, labellisé « remarquable », sert d’écrin aux œuvres de la collection du Fonds départemental d’art contemporain de l’Essonne (FDAC). Le centre d’art est membre des réseaux TRAM Île-de-France et DCA (Réseau de développement des centres d’art).

Des expositions sont présentées dans le hall de la Direction des archives et du patrimoine mobilier.

La gratuité du site, sa facilité d’accès avec une gare RER à 200 mètres, ses paysages variés, son ouverture 365 jours par an et sa programmation éclectique, exigeante et accessible à tous, tendent à en faire un véritable espace de démocratisation culturelle.