Villiers vient du latin villa, domaine agricole et Bière de biera en celte qui signifie la plaine. Villiers-en-Bière, connu sous ce vocable depuis le XIIIe siècle signifie donc : domaine agricole de la plaine.
Villiers-en-Bière est un cas particulier : c’est un village rural à plus de 80 % de son territoire alors même qu’un hypermarché, l’un des plus grands d’Europe, y est installé. Ses 1080 hectares de champs, de prés et de bois s’appuient directement sur la forêt domaniale de Fontainebleau mais la gare de Melun est à 15 minutes en voiture. Villiers est à l’écart mais proche de tout pour la plus grande satisfaction de ses 225 habitants. Cette petite commune, adhérente au Parc Naturel Régional du Gâtinais Français, n’a survécu en tant que telle que grâce aux deux châteaux (Le Bréau et Fortoiseau, aujourd’hui disparus) et aux quatre fermes qui l’animaient et plus tard, à l’installation sur son territoire d’un hypermarché Carrefour qui lui a conféré pendant un temps une certaine aisance financière. Dans les années 80, deux petits programmes de construction d’une vingtaine de maisons lui ont donné le caractère résidentiel qu’elle affiche aujourd’hui tout en restant résolument agricole. C’est ce fragile équilibre entre tradition et modernité qui représente le principal défi à relever pour l’avenir du village.
En plus d’un cadre préservé, la commune a un patrimoine bâti assez important, compte tenu de sa taille, puisqu’elle dispose d’une mairie au milieu d’un parc de 5 hectares arboré et clos dans lequel on trouve, une maison de gardiens, d’anciennes écuries, un atelier municipal, une piscine, un court de tennis, une aire de jeux pour les petits, un terrain multisports et un terrain de football. L’ancienne ferme du cœur du village, abrite 3 salles des fêtes municipales à la location à proximité de Saint-Éloi, une chapelle du XIIIe siècle dans un très bon état de conservation.
Un cadre préservé donc, mais la démarche de la commune de Villiers-en-Bière, va bien au-delà du simple aspect décoratif et tente d’inscrire un village rural dans le XXIe siècle.
Sur tout le territoire de la commune en effet, le réseau électrique ou téléphonique est enterré à 98%. Tous les réseaux, que ce soit la défense incendie, le captage et la distribution de l’eau potable sont aux dernières normes, tout comme la nouvelle station d’épuration et ses bassins de roseaux. Villiers est également en première ligne pour l’obtention du haut débit internet par voie optique.
Le réseau existant, des voies douces est entretenu, préservé, voire augmenté. Le plan de circulation au sein du village et alentour a d’ores et déjà été modifié en interdisant par des barrières type ONF l’accès motorisé à certains chemins.
Avec la création d’une station de compostage/broyage et l’achat de matériels appropriés, Villiers est en mesure de produire son propre compost, de pailler ses massifs et de proposer gratuitement compost et paillis aux habitants.
La ressource en eau est ménagée par la récupération des eaux de pluie dans des citernes enterrées aux abords des bâtiments publics. Les espaces naturels et boisés sont repeuplés avec des variétés indigènes. Il en va de même pour l’entretien ou la création de haies bocagères ou d’alignement d’arbres.
Au sein du Parc naturel régional du Gâtinais français, Villiers est parmi les premiers signataires du pacte Zéro Phyto. Une gestion différenciée des espaces verts est en place, les tontes et broyages sont espacées pour favoriser l’implantation d’une faune et d’une flore naturelles ainsi que la nidification de petit gibier.
La signalisation routière est entretenue, récente et à jour, tout comme le mobilier urbain. Une campagne d’isolation des bâtiments communaux a été entreprise pour les économies d’énergie en changeant notamment les huisseries.
Tout un programme de modification de voirie est en cours pour rendre, à terme, toute la commune accessible aux PMR tout en préservant l’aspect rural et local puisque les zones de cheminement sont réalisées en pavés de grès, très esthétiques et parfaitement roulants.
Les zones humides du territoire sont préservées et, les agriculteurs sensibilisés à leur intérêt. La mare, au centre du village en est un bon exemple. La bâche plastique qui en tapissait le fond a été supprimée et les rives reprofilées et, quasi instantanément, la faune et la flore se sont réappropriées le lieu.
Toujours dans ce domaine de la communication, il est prévu à court terme, dans la mesure ou le parc public de la mairie abrite des arbres remarquables, de recenser et de localiser les sujets dignes d’intérêt, de les identifier au moyen d’une signalisation appropriée pour constituer une sorte d’arboretum à destination des habitants et des visiteurs.
Quelques habitants remarquables.
Bien que tout petit village, Villiers-en-Bière a, au cours du temps, accueilli des personnages remarquables.
Ainsi en est-il de Philippe Néricault Destouches, auteur dramatique qui sera joué plus de deux mille fois à la Comédie Française et deviendra directeur de l’Académie Française. Il quitte Paris et achète le château de Fortoiseau en 1727 et bien que continuant à écrire de nombreuses pièces, deviendra gentilhomme campagnard et décèdera à Villiers en 1754. Il est enterré dans la chapelle Saint-Éloi sous une plaque de marbre noir toujours visible aujourd’hui. Si ses comédies, bien qu’assez populaires à l’époque, n’ont pas connu le succès de celles de Molière, par exemple, il reste néanmoins connu au travers de quelques répliques célèbres telles que :
– Chassez le naturel, il revient au galop
– La critiques est aisée mais l’art est difficile
– Les absents ont toujours tort
C’est en 1797 que nait, au château de Fortoiseau, Adhémar-Jean-Claude Barré, comte de Saint-Venant. Doué d’un esprit pour le moins scientifique, il réussira le concours d’entrée à Polytechnique à 16 ans puis sortira premier de sa promotion à l’École des Mines. Il fut l’un des précurseurs de l’aérodynamique moderne et auteur en particulier de la formule de Saint-Venant, toujours valide aujourd’hui, qui lie les variations de vitesse d’un fluide à celles de la section de la canalisation où il circule.
Ce sont des personnages, célèbres certes à l’époque, mais moins recommandables qui se portent acquéreurs de la ferme d’Orsonville et de quelques maisons et terrains à Villiers en 1884. Les époux Humbert, Thérèse et Frédéric, ont en effet défrayé la chronique judiciaire en ce début du XXe siècle par leur réussite financière insolente basée sur un héritage fantôme. Cette affaire aux multiples péripéties et rebondissements sera qualifiée de „plus grande escroquerie du siècle“ et verra les principaux protagonistes jugés et condamnés.
A la toute fin du XIXe sicle, Walter Gay, peintre américain, amoureux de la France et de son architecture vient étudier la peinture dans l’atelier de Bonnat. Il ne quittera plus la France. Vivant à Paris rue de l’université, attiré par la proximité de Barbizon, il devient locataire à Villiers, tout d’abord au château de Fortoiseau, puis du château du Bréau qu’il finira par racheter à la comtesse Gramont d’Aster en 1907. Jusqu’à sa mort en 1937, il passera toute les belles saisons en compagnie de sa femme Matilda au Bréau qui lui inspirera une multitude de toiles.
Peintre connu et reconnu, il recevra la Légion d’honneur et lèguera une importante et précieuse collection de dessins et peintures au Louvre. Aujourd’hui sa cote ne se dément pas et il est exposé dans de nombreux musées de part et d’autre de l’Atlantique notamment à Boston et au musée d’Orsay.
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